Dans quelles circonstances vous
êtes-vous lancée sur le complexe terrain de la restitution de biens spoliés ?
En 1996, je suis
contactée par Francis Warin, l’un des
héritiers d'Alphonse Kann, le « Prince
des collectionneurs » d'art de la première moitié du XXe
siècle.
Expert en art du XIXe
et XXe siècle, une part importante de mon activité est la
recherche de provenance, qui consiste à établir l’origine et le parcours d'un
tableau pour en établir l'authenticité.
C’est pourquoi, Francis Warin
a demandé ma collaboration pour obtenir la restitution d’œuvres de la
collection Kann, notamment d'une toile de Braque exposée au Centre Pompidou à
Paris, et qui fait partie des quelques mille œuvres d’art qui ont été spoliées par les nazis lors de la seconde guerre mondiale.
Je l’aide alors à monter le dossier et à faire la preuve que
la possession du tableau par le musée était illégitime, ce qui a débouché sur
un accord amiable entre le centre Pompidou et les héritiers d’Alphonse Kann.
Je continue à travailler pour eux.
Quelques-uns des nombreux tableaux leur ont été restitués
depuis, mais nous sommes encore loin
du compte.
D'autres familles spoliées m'ont confié leurs intérêts et je traque les archives du monde entier pour
restituer aux ayants droit les œuvres qui ont été dérobées à leurs ancêtres.
Voilà presque vingt ans que j'y consacre mon énergie. C'est à la fois passionnant et sans fin car d'année en
année nous progressons, nous découvrons de nouvelles archives, les lois évoluent,
de plus en plus de dossiers se montent et parfois une affaire comme l'affaire
Gurlitt met à l’ordre du jour une cause qui a souvent tendance à tomber dans
l’oubli.
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